Y voir la lune.
Ce point final est le prélude à un dernier texte. À l'écrire la tâche semble aisée. Consacré au i-grec, et donc à son absence, il m'autorise la quasi-totalité du lexique de notre langue.
Pourtant, et de ce fait, je devrai taire le nom de l'héroïne, cette jeune divinité qui émut le cœur de Pan et qui, se refusant à lui, n'eut d'autre alternative que de recourir au subterfuge de la métamorphose. De cette disciple d'Artémis, on ne sait guère plus. Mais comment ne pas songer à elle lorsqu'au bord d'un ruisseau, des roseaux bercés par le souffle d'une brise légère laissent échapper une plainte chantante.
Il me fut plus facile d'évoquer celui qui la courtisa en vain car ses exploits nous sont mieux connus. Et véritablement ce sacré Pan était un sacripant ! À noter que sa quête inapaisable d'aventures amoureuses ne se solda pas toujours par des échecs. Ainsi, et pour en revenir à la lune, sachez que Pan fut l'amant de Séléné la déesse. Mais ce ne fut pas si simple !
Elle était très désirable Séléné lorsque, de blanc toute vêtue, diaphane, elle traversait le ciel sur son char d'argent tiré par deux chevaux à la robe immaculée. Pour séduire cette merveilleuse créature, Pan le disgracieux se présenta à elle sous l'apparence d'un bélier à la toison blanche. Mais cela ne suffit pas. Il lui fallut offrir à la belle un troupeau de bœufs de cette même couleur pour enfin obtenir ses faveurs. Voilà toute l'histoire. Du moins paraît-il...
Au fait, et avant de nous quitter, si l'on vous dit que « le grand Pan est mort », il ne faut rien en croire !